2007 : les années records se suivent… mais ne se ressemblent pas

Météorage a enregistré, au cours de l’année 2007, 400 000 éclairs nuage-sol1 sur l’ensemble du territoire métropolitain. En comparaison des 520 000 éclairs qui touchent, par an en moyenne, le territoire, le foudroiement en 2007 est largement déficitaire, et il faut remonter 10 ans en arrière, en 1998, pour trouver un niveau aussi faible !

bilan 2007

Autant dire que 2007 est une année « record » pour le faible niveau de foudroiement.

Il faut remarquer que ce résultat est surprenant à plus d’un titre, et que rien ne laissait présager un tel déroulement. Tout d’abord, la tendance du foudroiement observée au cours des 5 dernières années (hors 2005) était à la hausse, atteignant un sommet en 2006 avec le record décennal, au cours duquel près de 700.000 flashs avaient été détectés.

Cette tendance semblait se confirmer à mi année puisque le foudroiement enregistré par Météorage au cours du premier semestre 2007 atteignait déjà des records, avec quelques 240 000 éclairs nuage-sol comptabilisés avant le début de la période d’été qui est habituellement la plus foudroyée. Le mois le plus foudroyé reste d’ailleurs le mois de juin représentant près de 35% de l’activité annuelle.

Même à une échelle plus fine on constate des bouleversements, puisque les Alpes de Haute Provence, traditionnellement parmi les départements plus foudroyés, cèdent la tête du classement à la Loire, dont le niveau de foudroiement reste cependant comparable à son niveau de 2006, qui lui avait valu alors la 20ème place. La Bretagne reste la région de France la moins foudroyée.

D’une manière générale les départements du sud de la France, qui contribuent d’habitude en grande partie aux résultats, ont connu une activité orageuse très en dessous des normales, ce qui explique le déficit à l’échelon national.

Les conditions climatologiques, plutôt atypiques en France en 2007, expliquent ce phénomène. L’hiver et le printemps ont enregistré des températures moyennes de 2 à 3 degrés supérieures aux normales saisonnières2, ce qui a favorisé l’apparition d’orages précoces. Par contre, l’été et l’automne ont été maussades,sur la majeure partie du pays, avec des précipitations et des températures fraîches pour la saison (alors que la canicule sévissait en Europe orientale). Dans ces conditions les orages convectifs n’ont pas pu se développer. Dans le sud-est de la France, c’est le déficit dramatique en précipitations2 qui n’a pas permis le développement d’orages.
Il est difficile de dégager une tendance de ces observations, mais le phénomène observé semble correspondre aux observations à l‘échelle de la planète où le changement climatique entraîne des variations extrêmes dans l’amplitude des phénomènes climatiques3.

Enfin, il faut rappeler que malgré une activité orageuse considérée comme faible, l’année 2007 a malheureusement été endeuillée par plusieurs foudroiements (3 ouvriers dans le Cantal et en Charente). Il faut à cette occasion rappeler qu’il existe des règles de sécurité qui peuvent être consultées sur notre site Web.

Téléchargez le communiqué de presse du bilan de foudroiement 2007 ci-dessous :
(1) Nombre d’éclairs en flashs
(2) Source Météo France « Bilan climatique provisoire au 12 décembre 2007 »
(3) Source Organisation Mondiale de la Météorologie « Communiqué du 7 Août 2007 »