Bilan de foudroiement année 2015

Au cours de l’année 2015, Météorage, opérateur du réseau national de détection de la foudre, a enregistré 455 000 éclairs nuage-sol¹ sur le territoire national². Ce résultat est très légèrement inférieur (-5%) à la moyenne du foudroiement annuel calculée sur la période de référence³ ce qui classe 2015 à une modeste 12ème position des années les plus foudroyées des 20 dernières années.

L’analyse de l’activité orageuse nationale montre une évolution mensuelle en dents de scie comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus. La saison orageuse, qui débute généralement au mois de mai en France, démarre réellement au mois de juin.

Le foudroiement enregistré par Météorage au mois de mai est historiquement bas. Un niveau jamais observé au cours des 20 dernières années alors que le mois de juin, avec près de 140 000 éclairs nuage-sol, se classe parmi les 3 mois de juin les plus foudroyés de ces 20 dernières années (cf. bilan de foudroiement du premier semestre 2015).
En juillet, on enregistre une baisse de 35% du foudroiement en comparaison avec la moyenne mensuelle sur la période de référence, soit un déficit de près de 50 000 éclairs nuage-sol.

Cette baisse significative de l’activité orageuse est paradoxale puisque le mois de juillet est traditionnellement le mois le plus orageux de l’année. Les orages reprennent de la vigueur en août, notamment en Aquitaine et Languedoc, produisant une activité électrique supérieure à la moyenne de référence, d’environ 17% soit 20 000 éclairs nuage-sol. L’activité orageuse de la fin d’été et de l’automne est conforme à la moyenne saisonnière enregistrée au cours des 20 dernières années.

Ce résultat relativement modeste sur le plan électrique ne doit pas faire oublier le caractère violent que peut prendre un orage en terme de précipitations et de vent. Plusieurs tornades significatives ont été observées et des épisodes méditerranéens ont malheureusement générés beaucoup de dégâts et de pertes humaines.
L’orage est un phénomène météorologique fascinant mais dont il faut se méfier et se protéger car il est potentiellement très dangereux.

(1) Un éclair nuage-sol est la décharge électrique qui se produit entre le cumulonimbus et le sol. Cette décharge génère un courant électrique très intense, de plusieurs dizaines de milliers d’Ampère, qui produit en retour le flash lumineux et le tonnerre. On l’appelle aussi : flash ou coups de foudre.

(2) La surface prise en compte pour le comptage des éclairs nuage-sol et intra-nuage est celle comprise dans les limites administratives de la France métropolitaine.

(3) La période de référence prend en compte les 20 dernières années soit une période qui s’étend de 1996 à 2015 inclus.

(4) Un éclair intra-nuage est une décharge qui se produit à l’intérieur du cumulonimbus entre la partie inférieure et supérieure qui possèdent des charges électriques de signe opposé.